Sonja Arnold

Dermo-neuro modulation (DNM)

Une technique manuelle innovante pour apaiser les douleurs neuromusculaires

La Dermo-Neuro Modulation (DNM) est une approche manuelle douce visant à réguler le système nerveux par le biais des nerfs cutanés. Elle utilise un toucher spécifique pour apaiser les douleurs, les tensions et les restrictions persistantes en modulant la communication entre le système nerveux périphérique et le système nerveux central.

La santé du système nerveux

Le système nerveux est d’une complexité extraordinaire. Il forme un réseau tridimensionnel englobant le cerveau, le rachis et l’ensemble des nerfs périphériques – environ 72 km au total - traversant le corps humain. Si le cerveau est protégé par l’ossature du crâne et le rachis par les vertèbres, les nerfs quant à eux, sont plus exposés. Ils quittent le foramen vertébral (ouverture latérale entre deux vertèbres) et entament un long voyage à travers les tissus corporels pour innerver chaque structure, de la pulpe du doigt jusqu’au petit orteil. Sur leur trajectoire, les nerfs se ramifient et bifurquent, formant un réseau multiforme.

Pour simplifier la compréhension, comparons le système nerveux à un arbre : si le rachis est le tronc de l’arbre et le cerveau sa couronne, les nerf en sont les racines. Ces dernières peuvent être grosses, moyennes ou fines. Elles se faufilent entre les cailloux, au milieu de différentes couches sédimentaires pour capter les nutriments nécessaires à la vie de l’arbre. Les nerfs humains font de même : ils cheminent à travers de multiples couches de tissus – muscles, fascias, ligaments – pour transmettre l’information et maintenir l’équilibre fonctionnel du corps.

A l’image de ces racines qui forment un tout vivant et nourricier pour l’arbre, le système nerveux fonctionne lui aussi en réseau. Et pour que le corps s’autorégule harmonieusement, cette communication interne doit rester fluide.

Douleur persistante : quand le nerf est en cause

Dans le corps humain, chaque nerf voyage en compagnie d’une artère et d’une veine, réunis dans une gaine fasciale. Au fil de son parcours à travers le corps, ce faisceau peut se retrouver comprimé à certains endroits, ce qui perturbe son bon fonctionnement. Résultat : douleur, perte de mobilité, engourdissement … autant de signaux que le corps envoie et qui peuvent être apaisés par un toucher DNM spécifique.

Le toucher DNM en pratique

Après un entretien approfondi où le client expose son historique médical, ses symptômes et ses traitements antérieurs, la thérapeute identifie les zones à traiter. Un toucher doux et superficiel, accompagné d’un léger étirement de la peau, permet d’aider les nerfs cutanés à glisser plus librement dans la gaine protectrice qui les entoure. Ce contact précis et respectueux favorise un relâchement progressif du système nerveux périphérique.

Le patient est invité à observer et à partager ses ressentis avec la thérapeute, afin de guider l’ajustement de ses gestes. Selon les zones, un toucher de 2 à 5 minutes suffira à libérer une restriction ; dans certains cas, il faudra jusqu’à 20 minutes.

La Dermo-Neuro Modulation n’est pas une méthode isolée mais une qualité spécifique de toucher qui peut s’associer à d’autres approches de thérapie manuelle. La thérapeute met ses connaissances au service du patient et accompagne le processus avec attention et présence.

Il est souvent conseillé d’envisager une série de 3 séances de 70 minutes, espacées d’une semaine. Selon la problématique du patient, le rythme et la durée du traitement peuvent varier. Les premières améliorations surviennent généralement au cours de la séance et se poursuivent dans les 72 heures suivantes, période au cours de laquelle le système nerveux s’autorégule naturellement. Le patient peut alors éprouver une fatigue passagère : il est donc recommandé de prévoir un moment de récupération.

Indications pour un traitement en DNM (Dermo-Neuro Modulation)

  • Nerfs coincés ou en tension dans leurs gaines, résistants aux traitements habituels.
  • Syndromes de compression nerveuse (tunnel carpien, nerf suprascapulaire / infrascapulaire, grand dentelé, nerf thoracique long, etc.)
  • Irritations nerveuses et névralgies.
  • Défenses ou spasmes musculaires persistants, malgré d’autres approches.
  • Limitations de mobilité n’ayant pas répondu aux traitements précédents.
  • Troubles d’origine floue ou non spécifiques, restés sans amélioration malgré un suivi thérapeutique.