Dermo-neuro modulation
A l’écoute des cicatrices dans le corps
Nos cicatrices racontent des histoires. Certaines laissent des traces profondes qui continuent d’agir bien après leur formation. Une cicatrice ne se limite pas à sa trace visible. Très souvent, c’est en profondeur que les tissus ont perdu leur élasticité naturelle, entravant la fluidité des interactions entre différentes structures du corps. Ceci est particulièrement vrai après certaines interventions comme une césarienne, qui peut perturber l’harmonie entre les fascias viscéraux entourant la vessie, l’utérus et le rectum mais aussi la paroi abdominale, le ligament inguinal, les abdominaux obliques et d’autres structures interconnectées.
Comprendre l’impact d’une cicatrice dans l’équilibre corporel
Les fascias sont omniprésents dans le corps. Ils enveloppent, relient et soutiennent chaque muscle, chaque os, chaque organe. Une cicatrice peut altérer cette interaction harmonieuse, entraînant des adhérences, une perte de mobilité ou encore des compensations posturales qui vont fatiguer d’autres zones du corps.
Le système fascial fonctionne comme un réseau tridimensionnel, à la fois souple et résistant. Il peut prendre la forme d’une housse fine et élastique, semblable à une toile d’araignée, ou celle d’un ligament dense et solide, selon les besoins du corps. Lorsque ce tissu communique librement, le corps retrouve alignement, stabilité et mobilité. Mais une cicatrice, même ancienne, peut altérer cette fluidité et créer des déséquilibres que seule une approche douce et ciblée permet de dénouer.
La tenségrité : un réseau vivant, adaptable et puissant
Le concept de tenségrité décrit la manière dont nos os, nos muscles et nos fascias coopèrent pour maintenir structure et souplesse. Les fascias agissent un peu comme les cordes d’une tente : ils suspendent les structures internes et les maintiennent en tension juste pour permettre un équilibre global.
Mais une cicatrice peut perturber ce jeu d’équilibre : elle réduit la mobilité, provoque des compensations pour éviter la zone d’inconfort ou crée des adhérences – ces zones où les tissus se collent entre eux. Imaginez un tissu souple devenu rigide par endroits : il freine le mouvement, gêne les ajustements et perturbe l’ensemble. Ces zones de restrictions peuvent alors influencer aussi les structures voisines - bien au-delà de la cicatrice visible.
Un soin conscient pour soulager les tensions cicatricielles
J’ai été formée au traitement des cicatrices (Scar Work) par Dario Di Lorenzo, lui-même élève de la célèbre Sharon Wheeler, pionnière de cette approche douce et respectueuse.
Cette approche peut s’intégrer dans un suivi en intégration structurale ou se concentrer spécifiquement sur une ou plusieurs cicatrices, qu’elles soient récentes ou anciennes.
Nous évaluons ensemble s’il est pertinent de focaliser le travail sur le traitement de la cicatrice elle-même ou s’il est préférable d’élargir progressivement à l’ensemble du système fascial pour favoriser la mobilité et l’interaction aisée des structures corporelles.